Vers l’Éducation Nouvelle n°564

octobre 2016
L'écriture égalitaire

Présentation : Des tentatives graphiques et ortho-graphiques d’une prise en compte plus égalitaire du féminin dans l’écriture ont fleuri ici et là, plus souvent sur les talus de la contre-culture activiste et sensibilisée que dans les allées des jardins de l’Académie française il faut bien le dire. Parenthèses, tiret, point, E majuscule… ont été essayé.e.s pour rendre visible le féminin dans une phase de créativité tous azimuts, laissant libre cours à chacun de choisir l’élu(e), l’élu-e, l’élu.e, l’éluE… de son cœur.
En novembre 2015, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a publié un Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe. Il y préconise, notamment, l’usage du féminin et du masculin dans les messages adressés à tous et toutes : « Pour que les femmes comme les hommes soient inclus.e.s, se sentent représenté.e.s et s’identifient. » En annexe du guide, deux pages se risquent même à jouer sur les pelouses de l’Académie française en faisant des propositions orthographiques, ouvrant ainsi la voie à une certaine harmonisation graphique*.
La publication de ce guide n’est pas un acte anodin. Il est un pas supplémentaire sur la route, longue et difficile, d’une égale prise en compte des femmes et des hommes dans la langue française, mais plus largement dans le combat pour l’égalité…
… Mais aussi utiles que soient les actes réglementaires pour faire avancer une question, ils ne remplacent pas le débat pour faire cheminer les esprits, pour avancer vers un nécessaire consensus pour ce qui constitue un élément fort du commun d’une nation : sa langue. C’est pourquoi dans ce dossier consacré à l’écriture égalitaire, nous avons voulu faire une place aux échanges. Des points de vue variés, contrastés s’expriment. Parce que la question chemine, questionne, convainc, séduit, agace, énerve dans le pays… et dans notre mouvement.

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