Ça y est ! Les centres de vacances et de loisirs de l’été vrombissent ! Vont se mettre en œuvre tous ces projets pédagogiques longuement réfléchis. Vont prendre corps tous ces grands mots, ces grandes idées : rythme de vie, activités de l’enfant, culture, éducation à, association des… Au fait ! Et les parents ?
Comment ont-ils été associés ? Ou pas associés ? Parce que, quand même, ils y sont pour quelque chose, non ?

La fréquentation des centres de vacances baisse. Celle des centres de loisirs augmente. Il faut aller y voir de plus près, les chiffres parlant différemment selon l’angle de vision. Comme il faut garder au BAFA et au BAFD leur socle, la double logique de formation de la personne et de préparation à une fonction ponctuelle. Tout cela pour que puisse se préparer pour cet été, et pour encore de nombreux étés, de beaux projets de vacances, encadrés par des équipes qui auront su se constituer intelligemment, et qui se mettront en toute confiance au service du vivre ensemble.

Il y a peu de temps des événements ont ramené sur le devant de la scène des débats, des diatribes, des emportements autour de la question du multiculturel, de la mixité sociale, du vivre ensemble. Nous parlerons alors d’écoute, de construire ensemble, de prendre le temps et d’aller écouter les « bêtises de nos aînés. Et tout ça dans le cadre des vacances. De petits moments de vacances.

Sans faire de bruit, les structures d’accueil de vacances collectives pour enfants et adolescents évoluent, poussées par des réalités. Celles des jeunes accueillis, celles de l’environnement culturel, économique, mais aussi technologique. Celles plus confidentielles des valeurs qui évoluent également. Les centres de vacances et de loisirs peuvent alors devenir de formidables creusets de réflexions, d’expérimentations, y compris sur ce qui fonde nos sociétés.

C’est à la fois le grondement rituel des cours de récréation en cette fin de printemps, l’espoir d’une pause dans une année de travail pour tous ceux qui peuvent prendre des vacances, l’approche d’une expérience unique pour de nombreux jeunes encadrant les vacances des autres. C’est souvent le sésame pour ceux qui font rimer vacances et voyage. Et peut-être la clé du portail de « l’ailleurs » !

L’ailleurs, terme barbare, sera pourtant la clé du développement des structures de vacances et de loisirs collectifs. Un ailleurs qui ne se rétrécit pas au voyage, même s’il s’ouvre au voyage. Un ailleurs lointain, un ailleurs proche, un ailleurs qui peut s’approcher autant par la table qu’au travers des médias, de tous les médias, quand on a appris à s’en servir.

Quel lien entre nos problèmes d’Européens nantis (pas tous !) assaillis par la malbouffe, la dénutrition, l’obésité, réfléchissant à la fois au rythme de vie des enfants et de ceux qui les encadrent, scrutant, observant les comportements pour mieux comprendre et mieux agir, et les enfants de Palestine dont les rires, les sourires, mais les joies, les peines sont au cœur d’un combat quotidien pour exister ? Une préoccupation constante pour que l’éducation participe des transformations sociales, politiques et culturelles.

Les centres de vacances et de loisirs, malgré leurs défauts et leur perfectibilité, sont les espaces éducatifs dans lesquels les enfants et les adolescents sont le plus en sécurité ! Or, et depuis longtemps, c’est sur ces structures que l’on fait peser le plus de contraintes réglementaires, jusque parfois à l’absurde. Malgré cela, cet été encore, des millions d’enfants et de jeunes ont profité de leurs vacances pour grandir, pour découvrir le monde, les autres ; pour expérimenter, pour s’expérimenter, pour inventer et pour s’inventer.

Dans chaque centre de vacances, chaque centre de loisirs, la musique, l’activité musicale, l’activité sonore sont présentes.
Partie intégrante du projet, ou malheureusement, remplissage du temps et des espaces. En tout cas, activité culturelle fondamentale, la musique est aussi un langage qui doit être universel. Et cela s’apprend !

Chaque centre de vacances et de loisirs mais aussi chaque lieu d’éducation d’enfants et de jeunes se doit d’être inscrit dans son environnement.
Il serait absurde de penser pouvoir organiser un cadre éducatif « hors sol », hors réalité, hors milieu comme il serait absurde de nier toute réglementation ou de tout réglementer.