Dossier des Cahiers de l’animation n°23
Présentation : Le minicamp est l’une des évolutions les plus significatives des formes de pratique des accueils collectifs de mineurs. Il a connu ces dernières années un développement considérable. Il complète et enrichit les possibilités de l’accueil de loisirs en permettant le départ en vacances, pour un court séjour. Il a aussi relancé la pratique du camping dans les ACM même s’il n’a pas le monopole de ce moyen d’hébergement. La toile de tente reste très présente dans les séjours d’adolescents, en France ou à l’étranger. Pratique, toujours plus légère, le choix de la tente c’est l’assurance d’un hébergement abordable. Mais ce n’est pas qu’un choix par défaut, parce qu’on ne peut pas aller à l’hôtel. Que ce soit dans une petite maison de toile dans les dunes, un grand marabout bleu au bord du lac – une « Rouchy » comme disent les éclés – ou bien des « patrouilles » dans le champ de la ferme, un igloo dans les Cyclades, une tente minute dans le parc du Mercantour ou une cabane pour la nuit, le camping c’est un mode de vie. Une forme de souplesse dans son itinéraire – même s’il faut déclarer à la DDCS chacun de ses lieux d’arrêts pour la nuit ; une forme de simplicité – même si on trouve des gazinières et des frigidaires dans nombre de minicamps installés pour l’été ; une proximité avec la nature, les éléments – même si on campe sur la Costa del Sol. Le camping c’est aussi d’un point de vue éducatif, une formidable occasion pour les enfants et les adolescents d’apprentissages de gestes de vie quotidienne et de vie en groupe. Ce dossier propose tout à la fois des éléments de réflexion pour construire un séjour sous tente et des éléments pratiques pour la cuisine de plein air, la vie quotidienne au camp ainsi que des pistes d’activités de découverte du milieu.
Les cahiers de l’Animation n°93
Présentation : Longtemps nous avons tourné le dos à la ville. Partir en colonie c’était d’abord quitter les miasmes de la ville pour le bon air. Les questions d’environnement se limitaient à la protection de la nature. Une approche plus globale des problèmes environnementaux et l’ampleur du phénomène urbain nous ramènent en ville. Pour beaucoup d’entre-nous, s’intéresser à l’environnement urbain c’est s’intéresser à son quotidien. Et quoi de mieux pour cela que d’arpenter la ville le nez au vent ? La pratique d’activités sera l’occasion d’orienter la découverte, de mettre en éveil tel ou tel sens, d’utiliser un outil ou un instrument pour aiguiser le regard. C’est à partir de cette matière sensible que des questions se poseront, que l’étude pourra s’envisager. Cette démarche s’incarne dans une dynamique de la sortie, hors les murs, que ce soit au centre de loisirs ou à l’école.
Comment s’emparent-ils des aires de jeux ou détournent-ils les aménagements urbains pour en faire un terrain de jeu ?
Le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a mis en œuvre plusieurs pistes de rénovation pour simplifier et harmoniser les diplômes de la filière, du BPJEPS au DESJEPS.
Le cahier central propose le récit à deux voix d’une sortie en refuge avec un groupe d’enfants. Quels regards différents, croisés et complémentaires portent un directeur et une animatrice sur celle-ci ? Qu’ont-ils vécu de commun et de différent ?
Vie Sociale et Traitements n°129
Présentation : Le travail social et la psychiatrie sont riches de leur passé, de pratiques forgées par des générations de professionnels militants. Beaucoup de ces pratiques sont percutées aujourd’hui par les tendances lourdes gestionnaires et normatives. « Résister » afin de les préserver est devenu central pour de nouveaux professionnels, et pour ceux de la vieille garde qui défendent toujours ce qu’ils ont contribué à inventer. En même temps, des « nouvelles pratiques » se développent : action humanitaire collective, psychiatrie de rue, groupes d’entraide mutuelle, maraudes de rue, Samu social, « Logement d’abord »… S’inscrivent-elles dans des filiations, et alors lesquelles ? Et en même temps en quoi sont-elles différentes ? Sur quelles références théoriques s’appuient-elles ? Comment les professionnels d’aujourd’hui s’inscrivent-ils dans cette dynamique d’appropriation et de transformation ?
Vers l’Éducation Nouvelle n°561
Présentation : L’intérêt présenté par l’apport éducatif original des jeux traditionnels a été à la source du choix du sujet de ce dossier. De nos jours, les enfants et les jeunes en général sont constamment sollicités par des activités et des sports qui valorisent l’exaltation de la performance individuelle et la recherche de la domination d’autrui. Face à cette idéologie de la compétition sélective, les jeux paradoxaux proposent des pratiques relationnelles plus souples qui favorisent une confrontation de l’entraide et du partage. Les auteurs des articles de ce dossier sont tous des acteurs de terrain qui montrent combien ces jeux inhabituels enthousiasment les enfants et créent de nouvelles façons de jouer ensemble. Il serait dommage que ces types de jeux ne se répandent pas davantage. Il s’agit donc aussi d’une invitation à un tel voyage.
Les cahiers de l’Animation n°92
Présentation : Parler de consommation dans les milieux de l’animation, c’est souvent aborder des rivages ambigus. La consommation est recherchée et vantée pour son potentiel de réalisation quand il s’agit de permettre l’accès aux biens et aux pratiques culturelles. Elle est déplorée quand il s’agit de qualifier des pratiques déliées de toute mise en perspective éducative ou émancipatrice, les fameuses « activités de conso ». Sur le terrain, c’est bien souvent à l’occasion des pratiques du quotidien – manger, se divertir, se cultiver, se faire plaisir… – que les éducateurs de tous poils pourront aider à décrypter les rouages de la société de consommation, à faire des choix conscientisés, des plus modestes avec son argent de poche à ceux qui engagent le collectif et, partant, permettent une lecture critique du monde dans lequel nous vivons.
La nouvelle réglementation du Bafa et du Bafd ne va pas « révolutionner » les formations à l’animation volontaire.
L’argent de poche n’est pas un petit sujet pour l’enfant qui le reçoit. Quel capital de possibles et de promesses de consommer ! Quel pouvoir pour un enfant que ces 4 sous reçus à l’occasion d’un départ en séjour ! Que de questions pour les adultes qui les encadrent !
Les activités équestres sont d’abord l’occasion d’une relation particulière, forte, entre l’enfant et le cheval. Le cahier central nous propose une série de témoignages à travers lesquels, plus que la technicité de l’activité. la relation éducative est au cœur des situations décrites.
Vers l’Éducation Nouvelle n°560
Présentation : Palestine, Syrie, Irak… autant de pays, de territoires au centre de conflits et de tragédies humaines. La Palestine est quelque peu singulière : cela dure depuis des décennies, une situation qui ne cesse de se dégrader et qui se situe souvent au cœur de conflits politiques dans notre société occidentale et française. S’intéresser à la Palestine est donc dans un premier temps un acte de solidarité contre une occupation mais c’est aussi poser des questions politiques majeures autour du colonialisme, de la place des religions dans notre société, de notre/nos histoires et de nos identités…
Vie Sociale et Traitements n°128
Présentation : Travailler dans le cadre d’un chantier d’insertion, en intérim social, s’engager dans un job payé à la journée, être travailleur handicapé dans un ESAT, se former avec des éducateurs techniques… Il s’agit évidemment de gagner de l’argent, fonction centrale du travail, mais pas seulement. Il est aussi question de dignité, d’estime de soi, de rééducation, de raccrochage social. Mais alors, le travail, machine à aliéner selon certains, triste nécessité selon d’autres, pourrait avoir une fonction positive ? La réponse est dans le concret des pratiques éducatives et thérapeutiques, dans les conditions de mise en place et de fonctionnement du travail proposé : autonomie d’action, responsabilité, coopération, globalité des tâches, accompagnements, adaptation… Reste que le travail devient une denrée rare dans la grande cour de l’entreprise, et qu’il y en a de moins en moins pour les amochés de la vie. Sont-ils alors destinés à vivre toute leur vie d’emplois aidés ?
Vie Sociale et Traitement n°127
Présentation : La maltraitance institutionnelle ne se réfère pas uniquement aux horreurs régulièrement dénoncées dans les médias. Elle peut se nicher dans les mille petits riens du quotidien qui, si on n’y prend garde, peuvent générer autant de souffrances accumulées.
Si nous avons des outils pour lutter contre le pire, comment lutter contre le quotidien banal qui devient automatique ?
Éviter de fabriquer la maltraitance, c’est pouvoir interroger les pratiques, se référer à des projets, savoir se situer vis-à- vis des usagers… C’est être formé, encadré, contrôlé quelle que soit sa place dans l’organigramme. C’est aussi, pour les institutions et les tutelles, créer les conditions du bien-être pour les personnels : statuts, conditions de travail, évolutions professionnelles, mobilités…
Lutter contre la maltraitance passe par le respect des usagers et de soi-même, plus que par le respect d’un protocole.
Dossier coordonné par Carine Maraquin et Jean-Marie Vauchez
Vers l’Éducation Nouvelle n°559
Présentation : Ce dossier présente quelques réflexions sur l’apprentissage de la séparation de l’enfant d’avec sa famille, pour partir vivre l’école en dehors de l’école et de la famille. Puis il entre dans le vif du sujet avec le témoignage d’une enseignante en pédagogie Freinet, depuis trente ans, à l’école élémentaire, militante convaincue que les questionnements sur le monde se nourrissent des découvertes et des rencontres avec le monde extérieur.
Ce témoignage est suivi par celui d’une professeure d’anglais qui organise depuis sept ans un séjour en immersion linguistique de ses élèves de Première dans une famille anglaise tout en leur faisant effectuer un stage professionnel.
Une toute autre réalité est décrite dans l’article d’un professeur des écoles mis à disposition pour le ministère de la Justice dans une unité éducative de jour pour des jeunes de treize à seize ans sous obligation scolaire.
L’analyse par deux enseignants de ce que génère une mobilité à l’étranger chez et pour des jeunes en grande difficulté scolaire contribue à élargir la réflexion.
Un plaidoyer pour les sorties scolaires et la démarche du projet tel que Francine Best l’a défini dans plusieurs écrits, côtoient l’interview d’une professeure des écoles dans une petite école rurale qui part en classe de découvertes depuis vingt ans.
Parce que sortir, c’est vital ! Des étudiants en formation Gestion urbaine et Solidarité racontent leurs représentations de l’espace urbain et son aménagement après avoir passé une nuit en refuge périurbain.
Enfin le récit d’un dispositif mis en place par une petite équipe dans un lycée expérimental pour prévenir le redoublement d’élèves de Seconde clôt ce dossier.
L’activité, on ne le sait peut-être pas assez, n’a pas le même sens selon l’environnement et le contexte dans lesquels elle se déroule.
Gérard Castellani dans son introduction au dossier Ven : « Partir pour apprendre » réédité au début des années Quatre-vingt-dix écrivait : « On n’apprend pas du maître mais des expériences, des situations qu’il promeut, qu’il permet de vivre et de comprendre… »
Les cahiers de l’Animation n°91
Présentation : D’abord il y eut les intentions et les actes. Faire partir les enfants en vacances. Permettre la découverte : de l’autre, des autres, de l’ailleurs, d’activités culturelles, sportives… à l’occasion des congés scolaires. On connaît l’histoire, c’est ce que l’on appelait les patronages, les colonies de vacances… les ancêtres des ACM d’aujourd’hui. En se retournant sur cette histoire, des observateurs ont qualifié d’animation volontaire l’engagement des acteurs pour dire les faits mais aussi le projet. Un engagement, un enthousiasme mis au service d’un projet d’Éducation populaire. Un engagement librement consenti, rendu possible et reconnu par une indemnité. Dans un champ de l’animation profondément renouvelé par le fait professionnel, chamboulé par le développement des accueils périscolaires, il y a nécessité à re-penser et instituer le cadre. Pour ne pas confondre engagement occasionnel et précarité, pour distinguer formation pour un engagement et reconnaissance professionnelle. Pour permettre l’engagement et l’initiative sociale.
Le volontariat est un mode de participation original. Dans ce cadre, s’occuper d’enfants en collectivité, lors de temps de loisirs et de vacances est une expérience précieuse, pour la construction du sens collectif.
La pêche à pied est parfois questionnée quant à son impact sur le milieu. Mais pour quelles alternatives ? La découverte du vivant est-elle plus pertinente par des livres ? Autant de questions prétextes pour revisiter une activité traditionnelle de la découverte du milieu.
Bidon, pneu, chambre à air, palette… sont des matériaux intermédiaires destinés à contenir, transporter. Le cahier central témoigne de possibles réutilisations pour fabriquer des éléments de mobilier.