Vie Sociale et Traitements n°129
Présentation : Le travail social et la psychiatrie sont riches de leur passé, de pratiques forgées par des générations de professionnels militants. Beaucoup de ces pratiques sont percutées aujourd’hui par les tendances lourdes gestionnaires et normatives. « Résister » afin de les préserver est devenu central pour de nouveaux professionnels, et pour ceux de la vieille garde qui défendent toujours ce qu’ils ont contribué à inventer. En même temps, des « nouvelles pratiques » se développent : action humanitaire collective, psychiatrie de rue, groupes d’entraide mutuelle, maraudes de rue, Samu social, « Logement d’abord »… S’inscrivent-elles dans des filiations, et alors lesquelles ? Et en même temps en quoi sont-elles différentes ? Sur quelles références théoriques s’appuient-elles ? Comment les professionnels d’aujourd’hui s’inscrivent-ils dans cette dynamique d’appropriation et de transformation ?
Les cahiers de l’Animation n°92
Présentation : Parler de consommation dans les milieux de l’animation, c’est souvent aborder des rivages ambigus. La consommation est recherchée et vantée pour son potentiel de réalisation quand il s’agit de permettre l’accès aux biens et aux pratiques culturelles. Elle est déplorée quand il s’agit de qualifier des pratiques déliées de toute mise en perspective éducative ou émancipatrice, les fameuses « activités de conso ». Sur le terrain, c’est bien souvent à l’occasion des pratiques du quotidien – manger, se divertir, se cultiver, se faire plaisir… – que les éducateurs de tous poils pourront aider à décrypter les rouages de la société de consommation, à faire des choix conscientisés, des plus modestes avec son argent de poche à ceux qui engagent le collectif et, partant, permettent une lecture critique du monde dans lequel nous vivons.
La nouvelle réglementation du Bafa et du Bafd ne va pas « révolutionner » les formations à l’animation volontaire.
L’argent de poche n’est pas un petit sujet pour l’enfant qui le reçoit. Quel capital de possibles et de promesses de consommer ! Quel pouvoir pour un enfant que ces 4 sous reçus à l’occasion d’un départ en séjour ! Que de questions pour les adultes qui les encadrent !
Les activités équestres sont d’abord l’occasion d’une relation particulière, forte, entre l’enfant et le cheval. Le cahier central nous propose une série de témoignages à travers lesquels, plus que la technicité de l’activité. la relation éducative est au cœur des situations décrites.
Vers l’Éducation Nouvelle n°560
Présentation : Palestine, Syrie, Irak… autant de pays, de territoires au centre de conflits et de tragédies humaines. La Palestine est quelque peu singulière : cela dure depuis des décennies, une situation qui ne cesse de se dégrader et qui se situe souvent au cœur de conflits politiques dans notre société occidentale et française. S’intéresser à la Palestine est donc dans un premier temps un acte de solidarité contre une occupation mais c’est aussi poser des questions politiques majeures autour du colonialisme, de la place des religions dans notre société, de notre/nos histoires et de nos identités…
Vie Sociale et Traitements n°128
Présentation : Travailler dans le cadre d’un chantier d’insertion, en intérim social, s’engager dans un job payé à la journée, être travailleur handicapé dans un ESAT, se former avec des éducateurs techniques… Il s’agit évidemment de gagner de l’argent, fonction centrale du travail, mais pas seulement. Il est aussi question de dignité, d’estime de soi, de rééducation, de raccrochage social. Mais alors, le travail, machine à aliéner selon certains, triste nécessité selon d’autres, pourrait avoir une fonction positive ? La réponse est dans le concret des pratiques éducatives et thérapeutiques, dans les conditions de mise en place et de fonctionnement du travail proposé : autonomie d’action, responsabilité, coopération, globalité des tâches, accompagnements, adaptation… Reste que le travail devient une denrée rare dans la grande cour de l’entreprise, et qu’il y en a de moins en moins pour les amochés de la vie. Sont-ils alors destinés à vivre toute leur vie d’emplois aidés ?
Vie Sociale et Traitement n°127
Présentation : La maltraitance institutionnelle ne se réfère pas uniquement aux horreurs régulièrement dénoncées dans les médias. Elle peut se nicher dans les mille petits riens du quotidien qui, si on n’y prend garde, peuvent générer autant de souffrances accumulées.
Si nous avons des outils pour lutter contre le pire, comment lutter contre le quotidien banal qui devient automatique ?
Éviter de fabriquer la maltraitance, c’est pouvoir interroger les pratiques, se référer à des projets, savoir se situer vis-à- vis des usagers… C’est être formé, encadré, contrôlé quelle que soit sa place dans l’organigramme. C’est aussi, pour les institutions et les tutelles, créer les conditions du bien-être pour les personnels : statuts, conditions de travail, évolutions professionnelles, mobilités…
Lutter contre la maltraitance passe par le respect des usagers et de soi-même, plus que par le respect d’un protocole.
Dossier coordonné par Carine Maraquin et Jean-Marie Vauchez
Vie Sociale et Traitements n°126
Présentation : Que fait-on dans toutes les institutions qui relèvent du sanitaire, du social, du médico-social, de l’éducatif ?…
Au-delà, ou plutôt au-dessus des fonctions techniques (éduquer, soigner, compenser…), on y accueille des personnes pour, comme on dit, en prendre soin.
Même si cela n’est souvent pas mis en avant dans les missions et les habilitations, voire dans les évaluations, le souci du bien-être de l’autre est une condition préalable qui, faute d’être, peut rendre bien difficiles toutes les autres missions, voire les tenir en échec.
Mais comment prend-on soin de l’autre ?
Comment l’hospitalité ou la bienveillance peuvent-elles être partie prenante des pratiques ?
Cure et care sont proches !
Comment conjugue-t-on cela au présent des pratiques, que ce soit travers des actes quotidiens ou dans l’élaboration des dispositifs d’aide, d’accompagnement ou de soin ?
Dossier coordonné par Marc Ossorguine
Vers l’Éducation Nouvelle n°558
Présentation : Les exactions barbares de janvier, tout comme les récents actes antisémites en Alsace ont ravivé s’il en était besoin l’urgence de mieux comprendre collectivement, et de faire vivre, la laïcité et pour cela de refonder l’école de la République, de redonner une place et des moyens à l’Éducation populaire.
Cette forme d’intervention irradiante, intégrée, peut contribuer à réduire les écarts creusés dans les quartiers et les territoires dits populaires, entre les habitants (plus particulièrement les jeunes) et les valeurs de la République dont ils se sentent et sont exclus.
Cette démarche éducative ne doit pas viser simplement des minorités à rééduquer mais plus globalement l’ensemble de la population pour laquelle l’adhésion aux valeurs de la République n’a pas ou plus d’attrait.
Les cahiers de l’Animation n°90
Présentation : Depuis plusieurs mois, nous avions envisagé de consacrer ce numéro à la littérature de jeunesse. Prédominait le désir de réfléchir à la place du livre et de la lecture dans les structures collectives de loisirs et de vacances, de témoigner et partager nos pratiques : coin lecture, lecture à haute voix, le livre comme point de départ pour d’autres activités : théâtre, marionnettes, fabrication de livres…. L’actualité du début d’année nous a rattrapé, sans ménagement, violemment. Les attentats de janvier dernier, plus particulièrement contre la rédaction de Charlie Hebdo, constituent au-delà des meurtres une atteinte à la liberté d’expression. Ils donnent une autre résonance à ce numéro sur la lecture et nous font mesurer à sa juste valeur le potentiel libérateur et subversif du « lire » et de « l’écrire ».
Le Cahier central propose de nous initier à la technique du kamishibaï. Mais entre les rêves de robinsonnade des animateurs et les appréhensions de jeunes urbains, il y a un pas à franchir qu’il faut savoir accompagner pour que le séjour ne se transforme pas en épreuve..
Partir en camping avec de jeunes urbains peut constituer une véritable aventure.Qui essaie de les comprendre s’aperçoit que leurs mécanismes de fonctionnement sont au moins aussi complexes que ceux du moteur à explosion.Provoquant le déploiement de la personnalité des pratiquants, les jeux, eux aussi, possèdent leur noblesse.
Les évolutions actuelles des pratiques de loisirs, notamment en matière d’activités physiques,. valorisent les prestations encadrées dans des milieux les plus aménagés au détriment des pratiques autonomes.. Même quand des possibilités sont mises en place, à l’image des parcours blancs d’escalade en forêt de Fontainebleau, la pratique est confrontée à de puissants blocages symboliques et sociologiques.
Vie Sociale et Traitements n°125
Présentation : Après le décès de Jean Oury, la psychothérapie institutionnelle a-t-elle un avenir ?
C’est l’occasion de revenir sur les origines de cette pratique révolutionnaire, de s’interroger sur son fonctionnement, et d’analyser l’histoire et les articulations de son proche cousinage avec la pédagogie institutionnelle.
C’est l’occasion de visiter le travail qui se fait aujourd’hui, appuyé sur l’institution et le collectif, en psychiatrie hospitalière et dans la cite, dans les lieux de placement et d’accueil de la protection de l’enfance, de l’urgence sociale et des handicaps, ainsi que dans les centres de formation.
La psychothérapie institutionnelle a un avenir : il nous appartient.
Dossier coordonné par Jean-Pierre Martin et Daniel Terral.
Dossier de Vers l’Éducation Nouvelle
Présentation : 1936. Jean Zay est alors ministre de I ‘Éducation nationale et des Beaux-Arts. Une des caractéristiques du système éducatif qu’il déplorait le plus était celle qui occasionnait la perte, pour la République, « de sujets précieux, travailleurs et « doués », qui, faute d’argent, ne pouvaient accéder à des postes où ils auraient pu donner le meilleur d’eux-mêmes». Son grand projet de réforme du système éducatif partait de la conviction que la vertu, les capacités intellectuelles n’étaient pas l’apanage des classes aisées, que la société avait tout à gagner à accorder le maximum de chances à tous, ainsi qu’à former au mieux le plus grand nombre. Il faut aussi replacer son action dans celle du gouvernement du Front populaire, qui avait pour intention d’étendre jusqu’aux « classes laborieuses » une vie bien meilleure. Pour Jean Zay, cela passait par la culture, l’instruction et les loisirs (les « congés payés »). C’est aussi Jean Zay qui arrêtera les procédures engagées visant alors à supprimer l’école du Pioulier de Célestin Freinet.
Dossier spécial présentant les actes de la Journée d’études organisée par les Amis de Jean Zay, sous la direction de Francine Best, Annette Bon et Antoine Prost. Remerciements à Gaëtan Sourice, Responsable du Pôle des archives de la jeunesse et de l’éducation populaire (Pajep), Val de Marne, Emmanuel Laurentin, André Hussenet, qui ont bien voulu être modérateurs des débats.