Migrer, émigrer : dans tous les cas, des déstabilisations, parfois des souffrances. Changer de repères, de vie, d’aire culturelle, ce n’est pas simple même quand ça se passe plutôt bien. Alors quand ça se passe mal, quand on n’a pas vraiment choisi de partir, quand on est rejeté là où on arrive, enfermé dans un groupe identitaire pour ne pas rester seul, quand on ne comprend rien à la culture du pays d’accueil, quand on est contraint de se cacher pour survivre sur les marges, devenant peu à peu errant quand on se voulait migrant… Tout cela sur notre fond républicain unificateur, de « Il est interdit de cracher par terre et de parler breton » à « Nos ancêtres les Gaulois ». Car, même mal accueilli ou recueilli, il va falloir apprendre à accueillir les différences d’ici en se conformant aux injonctions d’intégration, parfois sous la menace de se faire « cueillir » et réexpédier comme un paquet.

Accueillir un jeune enfant en collectivité c’est se mettre à sa portée, c’est l’accueillir avec sa personnalité, sa culture, ses habitudes, ses différences. Cela implique pour les équipes chargées de cet accueil un patient travail d’observation couplé aux connaissances plus théoriques des besoins du jeune enfant. Cette connaissance de terrain permettra de proposer des rythmes de vie adaptés, la mise en place d’aménagements de lieux d’activités en prise avec les besoins des jeunes enfants. C’est aussi cette observation consciente et analysée des « agirs » des enfants qui permettra à l’animateur de trouver sa « juste » place dans son rapport à l’enfant, dans une approche équilibrée entre intervention, encouragement et laisser-faire sur le chemin de l’autonomie.
Le cahier central nous invite à une immersion au cœur d’un séjour organisé à l’occasion du festival d’Avignon cet été. Ce « carnet de voyage », nous fait partager ces quelques jours d’échanges, de rencontres, de découvertes et d’ouverture culturelle auprès des lycéens encadrés par les équipes pédagogiques des Ceméa et leurs enseignants.
Depuis la rentrée scolaire, certaines municipalités ont commencé à mettre en œuvre l’aménagement des rythmes scolaires et des temps périscolaires à travers les Projets éducatifs de territoire. Au-delà des polémiques sur sa genèse et les conditions de son application, ce dispositif a le mérite de pointer la nécessité d’une prise en compte plus globale de la vie de l’enfant.
Découvrir le vaste monde à l’occasion d’un séjour itinérant à l’étranger, c’est aussi vivre dans un petit collectif qu’est le groupe de jeunes et ses encadrants. Comment, bien en amont du séjour, donner les moyens à chacun de se préparer, de s’associer à la construction du séjour et de commencer à découvrir les autres membres du groupe ?

La vie quotidienne a souvent été abordée dans cette revue, notamment pour les centres de vacances, posant de manière subliminale le fait qu’elle se manifesterait de la même manière au centre de loisirs mais avec des choses en moins : la douche, le lever et le coucher… Cette vision est sans doute un peu rapide et la temporalité propre à l’accueil de loisirs oblige à considérer singulièrement les questions de vie quotidienne qui s’y posent. Quelle prise en compte pratique des temps de vie quotidienne à l’accueil de loisirs : accueil, repas, hygiène, rythmes et repos ? Quels lieux de vie ? Quels aménagements ? Quelle participation des enfants ? Comment faire référence pour les animateurs avec un public changeant ? Quelle place pour les parents ?
Combien de fois entendons- nous les différents acteurs des structures d’accueil de l’enfance se désoler de ce que les parents ne font pas, ou font trop… Mais quelle place leur laissons-nous, lorsqu’ils nous confient leurs enfants ? Quels projets communs construisons nous ensemble ?
Le cahier central s’intéresse aux aménagements et à la préparation matérielle des activités de camping. Il est construit comme un mémento invitant à l’activité et rappelant quelques informations indispensables : l’installation du camp, l’aménagement des lieux à l’aide de constructions en bois vert, l’aménagement d’un feu de camp et le cadre réglementaire du camping.
Les jeux traditionnels traversent le temps et les époques. Sortez-les par la cour et ils reviennent au coin du bois. On les croit disparus et un beau matin ils refont surface. Aujourd’hui, c’est le jeu du Béret qui nous revient… Il n’a pas pris une ride, tout juste s’est-il enrichi de quelques aménagements au gré de la fantaisie des joueurs.

Le sujet de la sexualité est souvent esquivé dans les propos sur les ACM ou les formations à l’animation, un peu comme si les ACM étaient asexués, comme si la question ne se posait pas dans cette sphère. Et quand on en parle c’est parfois à la lumière des seuls prismes des affaires de mœurs ou de la prévention. On pourrait donc se risquer à en parler sans faux-semblant, ni faux-fuyant. Comment la sexualité se manifeste-t-elle chez les enfants ? Comment cette question interroge-t-elle les normes, la « normalité » : la nudité, l’intimité, la construction identitaire…Que faire des manifestations de cette sexualité enfantine ou juvénile quand on encadre les enfants au quotidien : un animateur peut-il s’occuper des douches des filles ? Quel sens donné à la « boum » ? ou bien encore comment aborder la question des rapports sexuels entre les adolescents ? Parlons-en !
Et si le temps des vacances pouvait être aussi celui du temps de repas ? Comment mettre en œuvre cette intention dans les temps de vie quotidienne et tout particulièrement dans un centre de loisirs maternel.Voilà une belle question pour l’équipe du centre, à commencer par le cuisinier. Donnons-lui la parole.
La possibilité de préparer un séjour ou un accueil d’été avant l’arrivée des enfants est essentielle. Elle sera l’occasion de faire connaissance, de continuer à se former et de donner corps aux intentions éducatives.La preuve par l’image avec le reportage photos.
Destiné aux équipes d’animation désireuses de mettre en place un atelier bois Le cahier central rassemble des informations permettant de réunir les conditions matérielles et pédagogiques facilitant la mise en place des activités manuelles avec du bois menuisé : outillage, matériaux, sécurité, tours de main et déclencheurs d’activités.

Avec ce numéro nous fêtons les 20 ans des Cahiers de l’animation. Les chiffres ronds ont un drôle de pouvoir. Ils sont souvent l’occasion d’un regard prospectif et rétrospectif. L’occasion de se dire et se redire d’où l’on vient, ses origines, son parcours, ses futurs et ses possibles. Puisant ses racines dans l’animation volontaire et le monde des colos, la revue s’est ouverte au fil du temps plus globalement à toutes les formes et composantes de l’animation. Si les Cahiers de l’animation accompagnent toujours les jeunes animateurs Bafa dans leur découverte de l’animation, ils concrétisent le projet plus large de témoigner par des articles de praticiens engagés de toutes les pratiques d’animation, et ce dans une perspective d’Éducation nouvelle.
Le cahier central propose des pistes pour faire jouer les enfants avec les mots. Mais également mettre ces mots en action, pour traduire en images et en situations ces créations littéraires. Des réalisations qui sont souvent le moteur d’autres idées et d’autres jeux.
On sait depuis de nombreuses années l’importance du sommeil sur les plans psychique et physiologique. Et celui-ci n’est pas forcément facile à trouver pour des enfants en séjour, loin de la maison, parfois pour la première fois. C’est pourquoi, l’animateur portera une attention particulière au moment du coucher.
Retour sur un projet qui a permis à des enfants de décrypter et d’analyser des publicités. Entre non-dit et suggestion, ils ont pu se situer, prendre du recul face aux images et leurs messages. Apprendre à relativiser sans manichéisme et se dire qu’il ne faut pas toujours croire tout ce que l’on voit…

Au-delà de la formation initiale ou théorique, la formation dans l’animation est souvent une affaire de terrain. C’est la confrontation aux publics qui permet une mise en œuvre des compétences et l’analyse des pratiques qui permettra de progresser, de mettre à jour les besoins et à chacun de se fixer de nouveaux objectifs de formation. Les équipes de direction qui encadrent les équipes aideront chacun à y voir plus clair dans sa pratique en accompagnant ce processus.
Le cahier central met un coup de projecteur sur les séjours à la ferme qui gagnent à être connus.En effet, ces séjours d’une grande richesse éducative permettent aux enfants et aux jeunes de vivre et d’agir au quotidien dans un environnement agricole,gage d’une rencontre avec le vivant, qu’il soit humain, animal ou végétal
Quand l’opéra s’invite à l’école et qu’Offenbach sert de lien entre les enfants, les enseignants et une chanteuse lyrique. Un projet qui fait résonner les classes,la cour de récréation et amène à s’interroger sur la culture et l’éducation.
Beaucoup en ont rêvé : construire un kart ou une caisse à savon sur ses quatre roues pour dévaler les pentes.La réalisation d’un prototype permettra de se confronter aux problèmes techniques à surmonter :choix d’un système de direction entre volant et roues, d’emplacement des essieux, de système de freinage…

C’est l’une des grandes réussites de l’Éducation populaire que d’avoir démocratisé et popularisé la pratique d’activités physiques et sportives, notamment celles dites de pleine nature. Pour combien d’enfants, la fréquentation de la maison de quartier ou un séjour en colo ont-ils été l’occasion, parfois inespérée et unique, de découvrir le canoë, l’escalade, la randonnée, le camping, le ski ? Ces pratiques sont devenues au fil du temps toujours plus réglementées et professionnalisées. Raison de plus pour ne pas perdre de vue leur nécessaire intégration aux projets pédagogiques des ACM afin qu’elles demeurent des moyens au service d’une aventure humaine émancipatrice et non l’apprentissage désincarnée d’une consommation de loisirs.
Le camping en collectivité c’est parfois pour un enfant, un jeune, la première occasion de préparer un repas.Loin de la maison et loin du centre en dur, le camping offre l’occasion de s’essayer à plus d’autonomie, en cuisinant pour « de vrai ». Découvertes, plaisirs et prises de responsabilités sont alors au rendez-vous. Le cahier central nous propose outils, recettes et conseils pour cuisiner avec les enfants en camping.
Étudier les jeux, c’est tenter de vaincre les préjugés qui voudraient les cantonner dans le rôle d’activités futiles, tout au plus préparatoires à des activités dites plus nobles.Qui essaie de les comprendre s’aperçoit que leurs mécanismes de fonctionnement sont au moins aussi complexes que ceux du moteur à explosion.Provoquant le déploiement de la personnalité des pratiquants, les jeux, eux aussi, possèdent leur noblesse.
Une structure mobile d’escalade à moins de 3 mètres propose une situation motrice, émotionnelle et sociale unique dans le cadre des ACM. D’autant que cette situation est accessible aux encadrants habituels des ACM sans qualification supplémentaire.Ce qui n’exonère nullement de posséder des compétences et de proposer une pratique sécurisée de l’activité.

Le choix législatif d’aménagement technique du contrat d’engagement éducatif régissant le statut des animateurs occasionnels ne correspond pas au véritable statut pour l’animation volontaire que nous appelons de nos vœux. Difficile d’imaginer les conséquences de cette nouvelle situation. Mais d’ores et déjà, nous savons que les organisateurs se posent de nombreuses questions sur l’organisation des séjours, certains s’interrogeant même sur la possibilité de tenir les séjours programmés. Il est donc à craindre qu’un nombre moins grand d’enfants puissent bénéficier de ces vacances collectives l’été prochain.
Le temps d’un séjour, animateurs et enfants partagent une tranche de vie en continu. Situation banale dont l’actualité récente s’est chargée de nous rappeler le caractère étonnant, original, si ce n’est atypique de la situation. En effet, des jeunes gens se voient confier, le temps d’un été, l’encadrement des vacances des enfants. C’est dans cette continuité que réside l’un des ressort éducatif majeur des séjours de vacances
Pour comprendre l’intérêt d’un jeu, il semble indispensable de situer celui-ci dans l’ensemble des activités ludiques. C’est là un problème de classification. Le choix d’un jeu n’est jamais anodin : chaque pratique se distingue des autres par des propriétés liées à ses règles et donc à sa logique interne.
Et si, loin des clichés habituels sur les « petits », la colo maternelle était un formidable espace de réflexion éducatif et pédagogique ? C’est ce que le cahier central nous permet d’envisager en abordant les vacances collectives des jeunes enfants au travers de la question des jeux libres, de l’organisation de la vie collective, de la place de l’animateur référent, de la sexualité infantile…

On peut apprendre de chacun et à tout âge. Un groupe est riche d’une multitude de savoirs et on sera bien surpris de les voir émerger si on leur donne une occasion pour cela, si on prend le temps de les laisser s’exprimer. C’est l’un des grands mérite de l’Éducation populaire que d’avoir su poser tout à la fois la question de la démocratisation de l’accès au savoir tout en permettant à tous les savoirs d’accéder à une égale dignité. Les pratiques d’échanges de savoirs s’inscrivent dans ce mouvement et permettent qui plus est rencontre, solidarité et partage.
Le camping est souvent l’occasion d’une gestion autonome des repas par le groupe d’enfants et d’animateurs.
Autour de cette activité, se cristallise une bonne partie des occupations et de la vie du groupe : que va-t-on manger ? où fera-t-on les courses ? qui cuisinera ?… Et, qui fera la vaisselle ? Le cahier central de ce numéro a pour vocation d’aider les participants à préparer des menus équilibrés.
Quand une artiste photographe fait partager son travail à des enfants, ils ne regardent plus leurs images de la même manière.
Les codes de la photographie familiale sont déconstruits pour s’ouvrir à une expression plus profonde. Alors quand l’imagination fait ressurgir le passé enfoui, supposé, fantasmé des cachots d’un château, la créativité bat son plein.
La formation à l’animation volontaire est attestée en Allemagne par la Juleica, abréviation de Jugendleitercard, « la carte de guide de jeunesse », une cousine du Bafa français. Cette carte permet aux jeunes de prendre des responsabilités à travers leur implication active dans la vie associative.

Le contrat d’engagement éducatif, au moins dans sa forme actuelle, a sans doute vécu ses derniers jours, cet été. C’est l’occasion pour les Ceméa de redire la nécessité d’une réflexion renouvelée pour ce secteur des vacances et loisirs collectifs des enfants.
Quelques questions de ce vaste chantier émaillent ce numéro. Bien sûr, celle de la reconnaissance d’un véritable statut pour les animateurs volontaires dont la présence serait pensée de manière articulée à celle de professionnels assurés dans leur cadre de travail. Mais aussi la question de la remise à l’ordre du jour d’une politique affirmée d’aide au départ en vacances couplée au soutien du patrimoine bâti des centres de vacances notamment pour leur permettre de garantir l’accessibilité à tous les publics.
Le séjour de vacances est une occasion de vie commune pour un groupe d’enfants et c’est certainement l’un de ses intérêts majeurs. Chacun vient avec ses aptitudes et ses difficultés. Il faut alors se confronter à des difficultés d’accessibilité parfois, répondre aux questions ou assumer les regards des autres jeunes, se surpasser et se surprendre à être en capacité de « faire » même si c’est autrement que ses camarades.
Après l’air, le vent ! Les activités proposées dans le cahier central poursuivent les travaux engagés dans le précédent numéro. Au menu, manches à air, moulinets et cerfs-volants. Les deux modèles présentés, le traîneau et le carré, permettront une entrée dans l’activité et de nombreux développements jusqu’à la possibilité de lâcher un parachute depuis le cerf-volant !
Dans le pays qui, historiquement, a vu l’apparition des premières colonies de vacances, la formation aux fonctions d’animateur n’est pas une obligation légale même si elle existe. Tout du moins dans certains cantons puisque c’est à cet échelon que les dispositions légales se prennent en l’absence de dispositions spécifiques au niveau fédéral.